M. Mahamat Nour Abdelkérim, le nouveau Ministre de la Défense au quotidien Le Progrès: " tous les Chefs des rébellions vont revenir et bientôt la guerre sera dépassée."
Par Valery Gottingar
mercredi, le 07 mars 2007
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Le quotidien Le Progrès publie dans son édition datée du 06 mars 2007, une interview exclusive du nouveau Ministre de la Défense Nationale, M. Mahamat Nour Abdelkérim.
A la question suivante du quotidien Le Progrès:" M. le Président du FUC, vous voici aujourd'hui Ministre de la Défense Nationale. Il y a une année, vous imaginez-vous un jour regagner la légalité, par la réconciliation, regagner la confiance du Chef de l'Etat jusqu'à vous confier la Défense et la Sécurité du pays?"
M. Mahamat Nour Abdelkérim répond: " j’ai quitté le Tchad en 1994. J’ai toujours pensé y revenir. Pendant ce temps, j’ai toujours été en contact avec le chef de l’Etat, sauf qu’on ne s’était pas entendu sur un certain nombre de questions. Ce qui explique, d’ ailleurs notre retour, tardivement,au Tchad . Le Président Idriss Déby Itno a énormément confiance en moi, parce que j’ai appris d’abord à travailler avec lui au Mouvement Patriotique du Salut (MPS), dont je suis membre fondateur. J’ai appris le métier des armes, très jeune, je dirais même enfant, auprès du Président Déby."
En ce qui concerne l'application de l'accord de paix de Tripoli, M. Mahamat Nour Abdelkérim affirme: " jusqu’à aujourd’hui, Dieu merci, nous n’avons eu aucun prolème avec la partie gouvernemntal dans l’excécution de l’accord.
Actuellement trois mille (3.000) hommes sont déjà recensés à Mongo. D’autres sont en train de l’étre à Abéché, à Am-Zer et à Guéréda. Dés que le recensement sera fini, on vous communiquera le chiffre à peu près exact."
Interrogé sur l'éventualité que le FUC devienne un Parti politique, le Ministre de la Défense Nationale a fait observer: " c ‘est très tôt de le dire. Moi personnellement, je suis soldat je ne ferai pas de la politique jusqu’à créer et présider un parti politique. Et jusque là nos camarades aussi n’ont pas décidé de l’avenir de notre mouvement."
A propos des conditions posées par des mouvements rébelles pour le dialogue avec le Gouvernement tchadien, M. Mahamat Nour Abdelkérim affirme: " récemment, je n’étais pas à Tripoli, je n’ai pas suivi les discussions. Mais, honnêtement, le problème tchadien c’est souvent des problèmes de personnes et non idéologiques. Nous ne nous sommes pas basés sur une idéologie, pour prendre des armes. On le fait souvent pour d’autres causes.
Aujourd'hui, beaucoup de soldats de la rébellion traversent la frontière chaque jour, matin et soir, et nous rejoignent. J’ai aussi de très bons rapports avec mes camarades restés dans la rébellion. Nous allons aider le Gouvernement avec ce que nous pourrons faire. Je suis sûr que beaucoup d’entre eux vont revenir.
Pour les soldats, je suis certain que la majorité reviendra. Il ne faut pas marginaliser aussi les autres, même s’ils sont sans hommes. Il faudra donc aller vers eux et les écouter. On peut faire la guerre, facilement avec un petit cœur, mais il faut avoir un grand cœur pour faire la paix. On fera tout, je dis bien, on fera tout, et je pense que tous les chefs des rébellions vont revenir, et bientôt, la guerre sera dépassée. Nous, Tchadiens, nous avons assez de problèmes et un passé sombre. Il faut apprendre à se comprendre et, surtout, se respecter, se parler, échanger, chercher à se connaître. Et, avec l’aide de Dieu on va avancer."
Parlant de sa missionà la tête du Ministère de la Défense Nationale, M. Mahamat Nour Abdelkérim assure: " le peuple tchadien attendra et nous jugera sur nos actes. Je suis né et j’ai grandi dans une famille de chef. Pour nous, quand on est chef, cela veut dire qu’on est esclave de la communauté. On travaille au profit de cette communauté. On sert les autres.
En plus, je suis soldat, donc je suis un homme serviteur. D’autre part, nous avons une armée très complexe avec en son sein , plusieurs officiers, dont une majorité d'analphabètes, des gens qui ont été des acteurs principaux de l’histoire tumultueuse de notre pays.
Mais, bien qu’analphabètes, ils sont très mûrs. Avec l’aide de Dieu, et la confiance que m'accorde le Président de la République , nous allons essayer de créer une armée tchadienne moderne."
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